- gnouf
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• 1938; de bignouf, d'o. i.♦ Arg. Prison, poste de police. Il s'est fait mettre au gnouf. ⇒ trou.Arg. Prison, poste de police, principalement à l'armée. Le ronflement de Barbache, l'éternel puni, le pilier du gniouf ne le trouble pas (ARNOUX, Crimes innoc., 1952, p. 25). Dix piges passées au gniouf (SIMONIN, Pt Simonin ill., 1957, p. 148).Prononc. et Orth. : [
]. Seule transcr. ds Lar. Lang. fr. qui écrit gnouf. Var. gniouf ds ROB. Suppl. 1970 (v. aussi LE BRETON 1960 et LE BRETON Argot 1975). Étymol. et Hist. 1952 (ARNOUX, loc. cit.). Mot d'arg. d'orig. obscure. Bbg. MÜLLER (B.). Mots région. et syst. phonémique du fr. contemp. R. Ling. rom. 1974, t. 38, p. 379, 382.
gnouf [ɲuf; njuf] n. m.ÉTYM. XXe (1938, in Esnault); aphérèse de bignouf, d'orig. incert.; Esnault évoque bignou « trou », mot dialectal.❖1 (…) vous n'aurez plus de parloir, plus de courrier; ça aussi, ça vous est égal ? — Oh, Chef, le gnouf, on finit toujours par en sortir, vous savez !A. Sarrazin, la Cavale, p. 424.2 Jeannet, dans son dernier mois de service, s'était fait arracher ses brisques et mettre au gnouf après une altercation avec son capitaine.Hervé Bazin, Cri de la chouette, p. 98.3 À la nuit Gustin, qui était de corvée d'eau, dépassa la pompe et fila sous le couvert des sapins, bien facilement, tant on craignait peu qu'un soldat ne s'en allât compliquer ses huit jours de gnouf par une désertion.Jacques Laurent, les Bêtises, p. 15.REM. La var. gniouf [ɲuf; njuf] est attestée, notamment chez Céline.4 Dampe ! (Jacob Jacobsen) leur espèce de Mirabeau, qu'ils ont condamné à mort, et puis vingt ans au gniouf !Céline, Entretiens avec le Professeur Y, p. 64.
Encyclopédie Universelle. 2012.